'Estimum": Ou comment optimiser le développement : Nouvelle méthode d'évaluation articulant diagnostic et probabilité des risques

Estimer le développement (2003)

Résumé

Pourquoi telle entreprise va-t-elle si mal, tel groupe s'effiloche-t-il, telle institution s'ankylose-t-elle, tel individu se déstructure tant ? Et quels sont les moyens sinon d'y remédier du moins d'en inverser la tendance ? Plusieurs sortes de savoirs peuvent dire beaucoup de choses sur tous ces dysfonctionnements et les moyens de les contrecarrer. Ils analysent en effet dans un premier temps les relations d'ordre se déclinant en types de corrélations données dont le classement permet de comprendre le pourquoi et de justifier le diagnostic.

Sauf que cette classification et ce diagnostic peuvent ne pas être acceptés comme on peut le voir dans maints exemples. En effet ils peuvent se heurter, et souvent d'emblée, à l'objection mettant en cause, pour diverses raisons, le ou les systèmes (s) de jugement employé (s). Il existe cependant plusieurs moyens d'y remédier. Nous verrons en effet ici que pour réfuter les diverses objections relativisant l'objectivité des jugements portés sur les activités humaines, il faut édifier une méthode forte d'analyse basée plutôt sur le paradigme du développement que sur celui de l'auto-organisation. Car le premier est bien plus large que le second.

Il unifie en effet un ensemble d'énoncés portés sur le même objet, l'action vivante, mais ce en tant qu'elle est aussi humaine. Ce qui permet, à la fois, d'englober l'auto-organisation liée au système vivant en général et de le spécifier au système vivant humain, et, à la fois, de faire un diagnostic et de confectionner des solutions pour l'action. Nous démontrerons donc ici qu'en basant l'estimation de l'action sur le concept de développement, on peut éviter l'éparpillement méthodologique et renforcer l'objectivité des jugements proposés.


1. Déploiement de la méthode en deux types d'items.

Deux types, au moins, de vie inextricablement liés bien que distincts seront principalement et uniquement utilisés pour estimer les éléments fondamentaux du développement.

C'est ce qu'il nous valider auparavant.

Le premier type déploiera ce que l'on peut nommer la vie relationnelle (VR).Il comprend au moins quatre relations permanentes d'interaction qui synthétisent ce que nous ont appris diverses disciplines et autres savoirs :

la santé (physiologique et cognitive), l'affectivité (sympathie-antipathie, amour-haine), la motivation-conation (sens et forme spécifique de l'action), le ludique (la détente, les passions).

Le second type se nommera la vie institutionnelle (VI) et articule au moins trois relations spécifiques d'interactions permanentes qui ont été elles aussi dégagées par diverses disciplines et autres savoirs :

le sociable (capacité de s'associer et de s'adapter au groupe), la représentation (conception multiforme de l'interactivité et perçue selon divers aspects, angles), la technique (les moyens matériels, outils, méthodes, disciplines, points de vue, permettant d'actualiser toutes les autres relations).

Pourquoi ces sept relations et non pas huit ou une seule ? Et comment peut-on être sûrs que leur domaine de définition n'inclut pas des prénotions non fondées ou subjectivement orientées ? Ces questions ne sont pas sans fondement.
La réponse ici consistera seulement à souligner que l'on a dégagé au moins sept relations, il peut donc en avoir d'autres, et que l'on cherchera à éviter tout a priori non démontré en s'appuyant simplement sur des énoncés éternels qui ne préjugent déjà pas de la forme locale du contenu formel et historique.

Par exemple il existe à l'évidence plusieurs formes de pratiques et/ou de méthodologie médicinale et médicale. L'important ici ne sera pas de les évaluer en tant que telles mais seulement de souligner qu'elles renvoient toutes à une relation pré-requise du développement, celle de l'aptitude à l'action.

Justifions ces sept relations permanentes qui interagissent l'une l'autre selon des modalités diverses à définir par chaque angle de vue ancré dans les disciplines et sciences appropriées et que nous pourrons intégrer comme corrélations lorsqu'il s'agira d'estimer empiriquement. Mais ce n'est pas notre objet car nous avons seulement ici à définir les items dans leur paramétrage permanent et non dans la variation concrète de leurs corrélations :

-La santé, physiologique et cognitive, est un concept suffisamment rassembleur pour stabiliser le contenu empirique permanent de cette nécessité fonctionnelle. Et selon que l'on se situe en conservation affinement dispersion dissolution positive ou négative, le rapport au contenu empirique de la notion de santé, varie et cette variation rétroagit nécessairement et sur l'ordonnancement d'ensemble des quatre éléments du développement et sur leur devenir.

Il en sera de même pour l'affectivité dont l'importance est de plus en plus reconnue aujourd'hui puisque les émotions n'apparaissent plus seulement comme des capteurs de tension mais aussi des révélateurs de sentiment, de signification .

-La motivation-conation, quant à elle, ne doit pas être seulement perçue comme dynamique singularisant par l'action choisie le sens, le but, donné au développement, mais aussi comme se déployant en tant que conation spécifique. Car la motivation qui déclenche l'action se déploie aussi selon un angle, une manière, un style, qui imprime la conation, la tendance permanente d'un soi, son caractère. La corrélation entre motivation et conation marque donc la spécificité même de chaque soi en tant qu'il est celui-là, et non un autre. C'est tout l'apport des psychologies de la motivation et de la conduite (Reuchlin, Nuttin) . Mais aussi de la sociologie issue de Weber qui pose l'acteur comme module intentionnel de l'action.

-Quant au ludique, cette fonction déclenche le potentiel cognitif et émotionnel pour lui-même. Ainsi l'imaginaire, le jeu, déploient certes les enjeux du monde mais sans la conséquence immédiate de la sanction selon le résultat. C'est là le terrain même du plaisir à être cause sans attendre le lent résultat des travaux et des jours.
Ces quatre interactions fondamentales forment donc le premier type, celui de la vie relationnelle
(VR).

La justification des trois relations interactives permanentes du second type, celui de la vie institutionnelle (VI) peut, quant à elle, être établie comme suit :

Le sociable se prouve par l'existence du groupe et aussi par la façon dont le soi s'y insère comme acteur intentionnel et agent interdépendant .

La représentation se repère déjà dans le langage. Elle se vérifie ensuite dans tout ce qui est combinaison de significations établie selon divers angles et supports allant de l'artistique au scientifique.

La technique se perçoit dans tous les outils théoriques et pratiques forgés.

Bien entendu, ces deux types de vie, relationnelle, et institutionnelle, qui interagissent l'un sur l'autre, n'agissent pas de la même façon selon que le soi est un individu une entreprise une institution, et selon le moment historique considéré.

Ainsi, aujourd'hui, si une entreprise n'est déjà pas, par nature, indifférente à la technique professionnelle qui renforce l'effort de ses employés (VI), elle peut de moins en moins négliger leur santé physique et morale (VR) qui détermine pour une part la bonne utilisation de VI. À moins de tomber sous la classification la plus restrictive qui soit celle de la dissolution négative ou l'anti-développement.
Par ailleurs elle ne peut pas non plus faire fi de certains aspects du sociable qui structurent les relations inter salariés et celles qui sont établies entre ceux-ci et leur direction
(VR). Par exemple une bonne technique d'organisation interne, certains avantages, dont une bonne ergonomie, et un intéressement (VI).

Avançons maintenant que chacun des aspects abordés au sein des deux relations (VR et VI) doit être évalué en premier par le biais de trois fonctions de l'action :

but/fin, moyen/intermédiaire, limitation/justification.

Ce n'est qu'ensuite que les réponses doivent être évaluées selon quatre critères et facteurs d'évaluation du développement : conservation affinement dispersion dissolution, positive et négative, car ce sont ceux-ci qui classent ce qu'il en résulte lorsque l'on choisit tel but, tel moyen, telle justification.

Si alors nous établissions un questionnaire nous pourrions procéder sous formes de questions fermées et distribuées en fonction des deux types d'items, ou relations, dégagés (santé, affectivité, motivation-conation, ludique, sociable, représentation, technique).

Ces questions interrogeraient l'importance des buts/fins, moyens/intermédiaires, limitation/justification, au sein de chacune des sept relations. Les réponses pourraient être classées selon une échelle de 1 à 10, répartie comme suit :

De manière rare, irrégulière (1-3). Parfois, souvent (4-6). Régulier, intensif (7-10).

Il faudra ainsi entourer chaque réponse type selon le choix opéré dans l’échelle proposée ci-dessus (1-3, 4-6, 7-10).

Puis il s'agira de se reporter à la fin du questionnaire pour confronter le choix à une grille type d’explication qui calculera pour chaque relation le contenu objectif en développement, à partir des quatre indicateurs (conservation, affinement, dispersion, dissolution) et de leur orientation renforcée (positive) ou amenuisée (négative).

Ainsi selon que les buts, moyens, justifications, sont plus ou moins conservés, affinés dispersés dissous, à partir d' un mode qui renforce le développement ou l'amenuise au sein même des sept relations permanentes distribuées en deux types d'items vitaux (vie relationnelle et vie institutionnelle), il pourra se dégager un résultat ou profil de développement à un moment historique donné du soi considéré.
Nous allons maintenant appliquer la méthode à des exemples divers.

2. Les applications de la méthode

La structure diagnostiquée et probabilisée dans ses perspectives de développement est donc indifféremment le soi d'un individu, d'une entreprise, d'une institution .
Il s'agira d'abord d'observer dans l'évaluation des objectifs des moyens et des justifications de l'action, comment se trouve appliqué le contenu des sept relations permanentes. Ce qui apporte un résultat donné. Il faudra ensuite reporter celui-ci aux critères d'évaluation (des quatre éléments fondamentaux du développement : liberté de penser et d'entreprendre, respect de soi et d'autrui) pour qualifier la nature du résultat atteint.

Ainsi il n'est pas besoin, à ce stade de l'analyse, d'entrer dans le détail explicite de l'application des sept relations puisque selon qu'elles sont plus ou moins actualisées elles orientent positivement ou négativement la conservation, l'affinement, la dispersion, la dissolution, du développement du soi considéré.

A.1. La conservation positive.

Détails de la définition : la conservation en général consiste à tenir les objectifs. Malgré un environnement hostile. En dimension positive, cela signifie viser la continuité et la durée dans l'effort, dans la mesure du possible, ainsi que la prise en compte des intérêts et du confort de chaque élément, citoyen, client, salarié compris. Ce qui implique déjà de respecter le contenu des sept relations permanentes.
Soit dans ce cas la typologie suivante : un soi, (individu, entreprise, institution) en position de conservation positive laisse responsable et autonome chacun de ses éléments pour s'organiser et atteindre les objectifs d'ensemble car il faut s'allier les meilleurs et en optimiser le potentiel.

1.1.
Ainsi pour une entreprise
: chaque service, de la maintenance à la logistique, est libre de s'organiser comme il l'entend si et seulement si cette liberté est conforme aux objectifs d'ensemble et à leur économie d'échelle. Le tout étant perçu dans une gestion optimale des risques et du programme stratégique. Par exemple dans cette position de conservation positive, le service financier peut certes intervenir de manière autonome sur les marchés des capitaux et des monnaies selon les possibilités mais ce seulement lorsque le risque pris ne remet pas en cause les équilibres totaux de l'entreprise, incluant les intérêts des salariés. Néanmoins ces derniers se doivent de participer à l'actionnariat et donc d'entrer en conservation positive s'ils veulent que leurs intérêts soient effectivement pris en compte à parts égales de risques.
De même chaque service et chaque élément en son sein peuvent organiser le travail et tout leur emploi du temps s'ils acceptent de voir mesurer leur action en nombre d'objectifs atteints.
Exemple : le fait que Renault puisse actuellement établir un plan d'économie sans restructuration violente du genre licenciement massif. Sous réserve du moins que ceci ne joue pas contre la fiabilité de ses produits. Car autrement on basculerait dans le versant négatif. Y compris du propre point de vue de Renault. Le suivi dans le service après vente et la bonne gestion de la relation client sont également des exemples de conservation positive.

1.2. Pour une institution, les items constitutifs de la conservation positive ne diffèrent en rien de ce qui est dit précédemment. Certes le principe de service public, dans les dispositions législatives actuelles, n'a pas obligation à rentabilité. Il n'empêche qu'une institution désireuse d'être en phase avec la demande citoyenne ne peut pas ne pas prendre en compte les intérêts de celle-ci en tant qu'elle est aussi commanditaire de l'institution donnée. Ce qui implique une organisation adéquate aux besoins considérés du public puisque " service public" il y a. Le gouvernement de la République en est le mandataire tandis que le Conseil d'Etat et le Conseil Constitutionnel en sont les dépositaires légaux chargés de veiller à la protection du contenu positif de la notion.
Exemple : la convention contractuelle de l'assurance-chômage intitulée en France le PARE permet de concilier droit au travail, protection sociale et adaptation négociée de l'acteur citoyen aux demandes objectives de la production et de la société en général quant à sa transformation en tant qu'agent donné à un moment historique considéré.

1.3. Pour un individu,la position de conservation positive consiste à s'organiser de telle sorte que ni soi-même ni les autres puissent en pâtir. Dans ce cas, l'estimation se confond avec l'estime de soi puisque dans cette position l'action entamée respecte l'image de soi, tournée vers la conservation positive du développement visé. C'est-à-dire un déploiement en durée de son potentiel d'action par le biais des quatre éléments fondamentaux.
Exemple : dans cette position l'épanouissement de soi ne peut pas s'effectuer au détriment de l'épanouissement d'autrui. La conservation positive implique dans ce cas la recherche d'une durée et d'un confort dans les relations interpersonnelles et professionnelles.

A.2. La conservation négative

Détails de la définition : la conservation négative consiste certes à se conserver, mais de telle sorte qu'elle en arrive à nier les objectifs d'autrui et les besoins d'innovation. Soit par conviction. Soit par nécessité impérieuse. Le résultat est toujours à terme nocif au développement.

2.1. Pour une entreprise : cela implique de fonctionner uniquement de manière verticale et fermée, tout en visant seulement le court terme. Soit pour des raisons tactiques ou accidentelles comme le fait de restructurer à chaud, de geler telle augmentation de salaires ou tel investissement à la suite de mauvais résultats. Soit par souci de centrer sinon uniquement du moins principalement l'accroissement des bénéfices sur une permanente réduction drastique des coûts.

Exemple : le manque de recherche-développement, d'analyse des risques, d'économie d'échelle et de politique d'alliance illustrent cette position. De même que l'échec de certains investissements dans des entreprises en ligne ( ex : Prodigy d'IBM et de Sears Roebuck) , uniquement basés sur la spéculation boursière, et de certaines fusions élaborés seulement sur la base du potentiel comptable et non aussi sur une estimation pratique des contraintes objectives et de ce qu'il faut déployer comme forme de l'action pour y arriver. Le fait de délocaliser brutalement et de sous-payer certaines catégories d'employés parce qu'elles ne sont pas organisées syndicalement et/ou vivent dans des pays sous-développés expriment aussi cette position.

De même répercuter uniquement les hausses des coûts dans le prix des marchandises comme le font la plupart des compagnies pétrolières, mais aussi l'Etat entrepreneur illustrent la conservation négative. Quoique sur un autre plan la pratique de Microsoft d'imposer son navigateur intégré dans son logiciel Windows exprime encore plus son caractère nocif. Et le fait d'insérer des petits compléments de logiciels pour traquer les envies des consommateurs en ligne et à leur insu fait partie de cette nocivité. Enfin la position actuelle de certains Etats de ne pas tenir compte des accords de Kyoto (1997) sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et, a contrario, le refus idéologique de certains dirigeants de partis d'accepter des compromis nécessaires pour y arriver (d'où l'échec de la conférence de la Haye en novembre 2000) expriment également cette notion de conservation négative.

2.2. Pour une institution, cela peut vouloir dire de se rétracter sur ses intérêts et ses acquis en refusant toute modification. Ou d'imposer une réforme sans avoir recours à l'avis des fonctionnaires concernés.
Exemple : lorsque les syndicats représentant les services de la comptabilité publique et des impôts ont expliqué que leur refus de la réforme envisagée se justifiait principalement par le fait de ne pas avoir été associé au processus, alors que la réalité semble avoir été bien plus complexe que cela, d'un côté, et que la direction ne semble pas avoir tout essayé de l'autre côté, il semble bien qu'il y a là un exemple presque typique de conservation négative réciproque (nous reviendrons sur cet exemple plus loin). De même, lorsque " la " classe politique française pense que l'élévation actuelle du taux d'abstention est conjoncturelle ou liée seulement à telle ou telle cause unique et donc passagère, il s'avère qu'elle semble bien se rétracter sur une conservation négative qui dénie que d'autres corrélations soient aussi causes d'une telle déflexion .

2.3. Pour un individu, le versant négatif de la conservation consistera à viser uniquement dans les relations la manipulation d'autrui sans tenir compte des intérêts de celui-ci.
Exemple : le fait de mentir à quelqu'un pour avoir ses faveurs, de se cacher à soi-même ses erreurs et ses dysfonctionnements, de refuser d'aider autrui alors que l'on est en position de le faire, (car il ne s'agit pas de se mettre soi-même en danger), illustrent bien les effets pratiques de cet aspect nocif de la conservation du développement.

A.3. L'affinement positif

Détails de la définition : L'affinement positif consiste à optimiser la conservation positive de telle sorte que le fait de tenir les objectifs s'effectue en réunissant les meilleures conditions internes et externes. Ce qui signifie de tenir compte au mieux de la place de chaque élément nécessaire à la réalisation des objectifs. Cela veut dire aussi développer la meilleure image à l'intérieur et à l'extérieur de soi, d'affiner donc son comportement au diapason de son potentiel et des attentes relationnelles et institutionnelles d'autrui. Par exemple en s'associant à diverses actions de développement ayant en vue le renforcement des autres soi. Car plus le soi s'optimise, plus les conditions d'accroître le développement et donc la quiétude et la prospérité pour tous s'affinent.

3.1. Pour une entreprise, ceci implique la meilleure perception de son apport sur le marché, une ergonomie optimum, une excellente interaction direction/employés, un très bon équilibre dans la répartition des bénéfices entre dividendes, options/spéculations, salaires, investissements, l'encouragement à la prise d'actions par les salariés considérés plutôt comme partenaires qu'employés.
Exemple : la manière dont Air France a pu effectuer sa restructuration en prenant en compte les intérêts de l'ensemble de ses salariés. De même, la façon dont France Telecom a pu associer ses employés dans sa restructuration. Notons également la vogue actuelle des investissements dits " éthiques " ou tenant compte de l'environnement et dont la rentabilité est excellente. Le conseil personnalisé et garanti. L'aide diversifiée aux salariés.

3.2. Pour une institution, l'affinement positif signifie d'améliorer en permanence l'application des principes fondateurs tout en innovant en la matière par la simplification des procédures et la réduction des niveaux intermédiaires.
Exemple : lorsque EDF fait le bilan de la tempête de décembre 1999 en programmant un vaste plan de modernisation du réseau et de l'organisation des ressources humaines. Lorsque certaines mairies prennent au sérieux les problèmes de transport et de santé public, dus à la pollution, et lorsque des ministères comme ceux de la justice, de l'éducation, tentent d'affiner leur offre en amorçant des réformes nécessaires, les institutions tentent d'être non seulement en phase avec la demande citoyenne, mais cherchent aussi à renforcer les sentiments de justice nécessaires au développement du soi.

3.3. Pour un individu, l'affinement positif implique de s'estimer lucidement en vue d'accroître de telle sorte le développement interne et externe que celui-ci devient suffisamment fort pour écarter tout ce qui peut paraître redondant et rigide, telles des habitudes ou des coutumes ne favorisant pas les quatre éléments du développement, et des rancœurs et des peurs qui peuvent retenir une énergie autrement indispensable pour l'action positive. C'est aussi la recherche d'un diapason entre la raison et l'émotion qui permet de concilier le plus possible l'accord entre l'individu et l'environnement.
Exemple : lorsqu'un individu reconnaît ses erreurs et accepte de modifier en conséquence son attitude. Ce qui lui permet de gagner en capacité réactive et de mobiliser toute son énergie vers les objectifs futurs. Lorsque la recherche du chatoiement et de la beauté vise à affiner les sens et les sentiments.

A.4. L'affinement négatif

Détails de la définition : ce versant préfère la croissance pour la croissance au développement durable parce qu'il projette un narcissisme esthétisant qui veut créer le monde à sa seule image, préférant dans ce cas la seule croissance quantitative et ostentatoire plutôt que le développement qualitatif et harmonieux qui ne s'oppose pas au profit mais le limite lorsque ses conditions de production deviennent excessives.

4.1. Pour une entreprise, cela veut dire viser la suprématie dans un secteur, basant la croissance uniquement sur le rachat agressif de tous les concurrents par le biais d'OPA hostiles. Cela signifie aussi accroître un productivisme sans tenir compte des aspects nocifs à terme d'un tel processus .
Exemple : la crise dite de " la vache folle " a bien exprimé cette recherche de la croissance pour la croissance en vue de toucher le plus possible de subventions, sans tenir compte des indices concordants qui mettaient en cause de plus en plus certaines conditions de production, même si les règles hygiéniques étaient respectées.

4.2. Pour une institution, l'affinement négatif signifie de faire passer ses propres opinions et intérêts comme faits objectifs issus de la volonté générale.
Exemple : Le fait que l'Etat en France refuse pour le moment que l'on ouvre le marché de la consommation électrique aux petites entreprises et aux particuliers, ainsi que le marché du transport ferroviaire, comme il l'a fait pourtant pour le téléphone et l'audiovisuel. Cette ouverture ne veut pas dire qu'il ne faille pas mettre sur pied des instances de régulation indépendantes puisque dans le cadre de l'affinement, l'Etat se doit de veiller à la quiétude du citoyen consommateur. Dans un autre domaine, la volonté de réformer l'Education Nationale tentée par Claude Allègre a beaucoup plus échoué par excès de confiance dans le diagnostic supposé sans appel que par la seule rétractation des syndicats sur une position de stricte conservation négative.

4.3. Pour un individu, l'affinement négatif consiste à ne viser que l'apparence ostentatoire des êtres et des choses. De plus l'artifice esthétisant déconnectant l'instant de sa continuité symbolique donne l'impression de pouvoir afficher des conduites et de les contredire tout aussitôt. Dans cette position c'est ce mouvement plastique de relativisation qui est privilégié. Ainsi le raffinement ostentatoire primera sur l'affinement des relations avec les êtres et les objets.
Exemple : festoyer, posséder des biens luxurieux n'auront pas pour objet de développer une magnificence s'imprégnant de l'esprit du temps saisi dans son optimum multiforme, mais plutôt de déployer une ostentation.


A.5. La dispersion positive

Détails de la définition
: disperser positivement l'action ne signifie pas seulement le fait de se diversifier dans plusieurs types de pratiques. Il s'agit aussi d'avoir à disposition pour chaque action plusieurs angles de vue et de jugement qui sont sur un même pied d'impartialité puisqu'ils sont indispensables les uns et les autres, les uns pour les autres.

5.1. Pour une entreprise, il n'y a pas de supériorité dans la stratification interne entre les services des divers pôles de développement. Du moins en position de conservation et d'affinement positifs.
Exemple : cela signifie que le commercial, la recherche-développement, la gestion des ressources humaines peuvent ainsi discuter les directives de l'équipe dirigeante, y compris jusqu'au conflit puisque ni la conservation et l'affinement négatifs prennent le pas sur l'objectivité nécessaire.

5.2. Pour une institution, cela signifie que les administrations collaborent. Ce qui implique interdisciplinarité et subsidiarité.
Exemple : la politique de la ville nécessite une intersection de services issus de divers ministères et administrations territoriales. L'aménagement du territoire implique de combiner dans le temps les interventions afin de ne pas voir les mêmes trottoirs ouverts plusieurs fois par EDF, GDF, le service des eaux, France Telecom… Une réduction de la pollution urbaine exige une politique des transports qui implique une réforme profonde de leur mode de fonctionnement.

5.3. Pour un individu, cela nécessite d'admettre la diversité des angles et des points de vue. Mais aussi la faculté de combiner des moments de détente et d'activités autres. Car la saturation se renverse en son contraire et transforme le stress positif en énervement improductif.
Exemple : certains mathématiciens expliquent qu'ils ont l'esprit bien plus clair lorsqu'ils font une activité manuelle après s'être penché sur un problème ardu. De même lors des rencontres scientifiques on s'est aperçu que les dialogues dans les couloirs et à l'heure des repas étaient bien plus fructueux pour les échanges d'idées que la seule exposition formelle à la tribune. Par ailleurs l'investissement dans des activités sportives et citoyennes renforce l'estime de soi dans tous les sens du terme.

A.6. La dispersion négative

Détails de la définition : la dispersion négative consiste en ce que chaque élément fait ce qu'il entend.

6.1. Pour une entreprise, chaque pôle de produit a transformé son autonomie en quasi indépendance jusqu'à même posséder certains appuis parmi les actionnaires. Ou encore certains actionnaires ont réussi à imposer un déploiement des actifs sans tenir compte des autres pôles décisionnaires.
Exemple : lorsque certains financiers se sont tournés vers les jeunes pousses de la dite nouvelle économie sans aucune prudence, en croyant que le marché de la consommation électronique peut en un clin d'œil se substituer à des processus symboliques complexes d'achat. Ainsi acheter un billet d'avion en ligne n'a rien à voir avec le fait d'acheter un livre ou un disque en ligne. L'interaction acheteur-libraire ou disquaire n'est pas quelconque.

6.2. Pour une institution, la dispersion négative peut être encore plus flagrante puisque d'après Michel Rocard une décision prise au Conseil des Ministres peut mettre six mois au minimum pour être appliquée.
Exemple : les gaspillages relevés chaque année par la Cour des Comptes. La multiplicité des niveaux décisionnels.

6.3. Pour un individu, cela implique d'être engagé dans trop d'activités et de relations en même temps sans les hiérarchiser.
Exemple : le fait de ne plus faire de distinction entre un dedans et un dehors. Ce qui implique de laisser sa vie publique et professionnelle envahir sa vie privée.

A.7. La dissolution positive

Détails de la définition : la dissolution positive consiste à choisir et à prendre une décision dont l'application est susceptible d'optimiser l'action. Le soi considéré déclenche la fonction de dissolution positive afin de prendre les décisions à même de conserver et d'affiner la pérennité dispersive de l'action entreprise. Ce qui implique de favoriser telle application plutôt que telle autre. Ce qui nécessite cependant de prendre en compte les contraintes des fonctions de conservation et d'affinement. Et donc de ne pas prendre des décisions sans tenir compte de l'avis des divers éléments éventuellement concernés.

7.1. Pour une entreprise, cette fonction s'articule à la notion de positivité car elle consiste tout d'abord à bien faire le point sur les tenants et les aboutissants d'une stratégie avant de trancher ou, plutôt, et tant qu'à faire car la notion d'affinement positif peut être aussi en jeu, avant de délier le nœud gordien. Du moins lorsque c'est possible. Le fait de délier plutôt que de trancher implique dans ce cas de circonscrire au mieux les éléments susceptibles d'aider à conserver la visée des objectifs et d'en affiner la réalisation dans des structures dispersives données tout en dissolvant par une bonne logistique et les économies d'échelle adéquates tout ce qui n'est pas nécessaire.
Exemple : la manière dont les économies d'échelle et les intégrations horizontales par plate forme d'activités sont effectuées dans l'industrie automobile.

7.2. Pour une institution, il s'agit de prendre des décisions en associant toutes les parties en jeu, quitte à s'appuyer sur une légitimité parlementaire ou référendaire lorsque le débat est figé.
Exemple : Il n'est pas nécessaire dans un premier temps de soumettre aux parties un document trop élaboré. Ou d'agir d'abord par questionnaire. Car ces actions seraient susceptibles d'être perçues comme étant en fait les pièces d'une matrice implicite qu'il ne s'agirait plus que d'amender. La manière dont EDF, à la suite de France Telecom, organise et décide de sa restructuration en associant peu à peu l'ensemble de son personnel est intéressante à cet égard. Ce qui n'est pas le cas à la SNCF et à l'éducation nationale, ni non plus à l'échelle internationale au sein des instances de régulation.

7.3. Pour un individu,la dissolution positive nécessite de prendre une décision qui puisse renforcer de telle sorte le développement choisi qu'elle ne remet pas en cause mais au contraire applique les dispositions nécessaires aux aspects positifs des trois autres critères de développement. Dans ces conditions la distinction entre objectivité et subjectivité devient simplement une question de degré d'application et non une différence de nature puisque la notion de valeur doit être objectivement prise en compte comme facteur décisionnel décisif en chacune des sept relations fondamentales puisqu'il met en jeu les quatre éléments permanents du développement.
Exemple : la décision prise n'oppose pas par principe raison et sentiment, tout dépend de la situation et du cas. De même la décision de rompre une relation ou de refuser de s'engager dans une situation jugée scabreuse peut se justifier si l'on admet qu'il y va de l'optimisation de chaque pas de l'action scandée afin d'atteindre la déhiscence du développement.

A.8. La dissolution négative

Détails de la définition : la dissolution négative surgit lorsque les trois autres critères du développement indiquent que le soi considéré a atteint ou programmé un état tel de négativité que se trouve déclenchée la destruction pure et simple de toute altérité. Ainsi la conservation n'a plus d'autre objet que sa rétractation sur ses positions acquises. L'affinement préfère constamment l'artifice du court terme et de l'ostentation. La dispersion et la dissolution montrent beaucoup plus une juxtaposition de prises de décisions qu'une cohérence d'ensemble.

8.1. Pour une entreprise, la dissolution négative engendre ou entraîne -selon qu'elle est subie ou déclenchée, une désarticulation des cohérences qui accentue le processus de dispersion négative ou rétracte brutalement l'entreprise sur la conservation et l'affinement négatifs.
Exemple : comme la prévision et la recherche-développement ont été des éléments peu ou jamais développés, il s'avère qu'en cas de résultats négatifs il faut prendre des décisions brutales qui cependant épargnent le train de vie et les avantages de la direction. C'est aussi le rachat et la revente en cascade d'une entreprise sans que ses employés aient été sinon associés du moins suffisamment avertis du changement. C'est également la dislocation des conventions traditionnelles et contractuelles comme le respect des délais et du règlement des factures.

8.2. Pour une institution, la dissolution négative consiste à passer non seulement les intérêts catégoriels avant l'intérêt commun de la collectivité mais également de s'appuyer sur ce dernier pour renflouer les déficits déclenchés par les premiers. Or il s'agit d'établir une distinction entre le déficit induit strictement par une exigence de modernisation de tel ou tel service public -qui d'ailleurs peut être contenu par les péréquations d'un fonds commun de placement, et le déficit induit par des gaspillages -relevés par exemple par la Cour des Comptes, et des passe droits ou des abus de biens sociaux non justifiés.
Exemple : toute structure qui tourne à vide, gonflant sa dette en permanence.

8.3. Pour un individu, la dissolution négative consiste à ne s'affirmer qu'en prenant constamment des décisions accentuant le négatif des trois autres critères : ainsi la conservation négative poussera l'égoïsme vers un solipsisme. L'affinement négatif se rétractera encore plus vers un esthétisme exacerbé de l'apparence. Tandis que la dispersion négative penchera de plus en plus vers une mise en équivalence de toutes les relations interpersonnelles.
Exemple : L'aléatoire est maître de la situation et en fait varie selon le caprice ou le rapport de forces qui tous deux dominent l'espace de chaque instant. Dans ces conditions les notions de durée, confiance, promesse n'ont plus aucun sens.

Synthétisons maintenant l'ensemble dans trois exemples finaux.

1er exemple. Le soi est une institution

Partons de la réforme avortée de Bercy. Quelle était la situation ? D'après Luc Rouban, interviewé par Les Echos du 13 et 14 octobre 2000, il s'agissait de " fusionner la comptabilité publique et les impôts, deux corps historiquement à couteaux tirés. Résultat : les syndicats majoritaires des deux directions se sont entendus pour défendre le statu quo. Dans le passé, de telles fusions ont déjà eu lieu -la direction des Assurances a intégré la direction du Trésor-, mais elles se sont faites en plusieurs années, peu à peu, grâce à la suppression des barrières techniques. "

Le point d'achoppement réside dans les deux termes " fusionner " et " intégrer ".

Car la fusion signifie un 1+1=1. Or ceci est impossible s'il n'y a pas la création d'une entité nouvelle (affinement positif) capable de respecter les deux parties, la comptabilité publique et les impôts, qui ont par ailleurs une toute autre histoire, vision, motivation, que les Assurances et le Trésor. Ce qui implique alors également d'écarter le terme " intégrer " qui ne renvoie qu'à 1+1=2.
Il faut donc atteindre plutôt 1+1 = 3. Le " + " étant lui aussi un terme à ajouter. Puisque si l'on s'appuie sur le principe stipulant qu'un tout est plus que la somme de ses parties, et que l'on connaît un tant soit peu l'état d'esprit du service public français surtout dans la haute administration, il faut proposer aux parties une troisième dimension. Une nouvelle entité capable de les respecter et de sauvegarder la liberté de penser et d'entreprendre.

Ce qui veut dire qu'il ne faut pas seulement avancer des avantages quantitatifs. Car les parties peuvent idéologiquement avoir l'impression de se faire acheter -d'autant qu'elles ont déjà ce qu'il faut.
Cette nouvelle dimension de développement déploie donc un but à la fois technique et politique (dispersion et dissolution positives). Comme par exemple la meilleure utilisation des biens et des avoirs de l'Etat pour assurer au mieux le service public (conservation et affinement positifs).
Il faut donc jouer sur le prestige d'une mission fondatrice nouvelle permettant de mieux asseoir les moyens d'actions de l'Etat ( conservation positive).
Il faut ainsi être politique en motivant idéologiquement la raison de la restructuration. Et il faut être technique en créant une entité nouvelle qui permette de mieux articuler les deux parties " historiquement à couteaux tirés ".
L'Etat tente par exemple d'appliquer actuellement la " gestion prévisionnelle des emplois des effectifs et des compétences " (GPEEC).
Gageons qu'il n'y arrivera pas s'il aborde le problème de la même façon. Car en proposant seulement une conservation positive, qui existe déjà pour les parties en présence avec leurs solides avantages, il va rétracter celles-ci sur la conservation négative.
Or, et surtout en France, l'on avance une réforme qu'en présentant d'abord son avantage à "l'intérêt général" (affinement positif). Du moins si l'on ne veut pas voir les parties concernées se calfeutrer derrière. En France parler chiffres et promotions, de manière abrupte, semble indécent, même si chacun y pense.

2e exemple. Le soi est une entreprise publique

Parlons de la RATP ou de la SNCF française. Comment résoudre la quadrature du cercle suivante : augmenter le trafic voyageur, le fret, et l'avoir financier pour moderniser, sans augmenter de trop le prix et les cadences de travail alors que les transports publics à la française fonctionnent actuellement en inadéquation avec la nouvelle découpe du temps social et urbain qui devient de plus en plus continu et mondial.

Tout bilan achoppe préalablement sur ce cercle.

Or on peut sortir de ce dernier en le tirant vers le haut (affinement positif). Il faudra par exemple qu'une décision (législative et référendaire) permette, d'un côté, une ouverture de capital, voire une privatisation. C'est une donnée objective. Car il est préférable que ces entreprises deviennent bénéficiaires (conservation positive) afin de pouvoir payer de l'impôt nécessaire au financement de la réforme de l'Etat, justice, formation, protections diverses (affinement positif). Mais cela impliquera également d'obéir à un strict cahier des charges.

De l'autre côté, il est possible à court et moyen terme de trouver un financement en permettant aux entreprises de défalquer le coût de la carte orange, pris en charge en totalité, de la somme qu'elles payent pour la taxe professionnelle. Ce qui est déjà une forte incitation pour les salariés. Et, afin de compenser le manque à gagner pour les collectivités locales, un fond de péréquation, et/ou un pourcentage donné de la CSG peuvent être mis sur pied puisque des transports propres ( à base de moteur à hydrogène et de pile à combustible ) participent à la lutte contre la pollution de l'air et donc soulagent par exemple le budget santé. Un affinement positif est alors possible : avoir plus de transports signifie plus de trafic, ce qui implique plus de consommateurs pour les autres commerces de la ville, ce qui implique plus de TVA et donc plus de fonds qui peuvent être réinvesti dans plus de matériels et plus d'emplois puisque en effet le travail se fait en continu.
Par la suite, lorsque l'idée de capitalisation pourra être considérée comme un élément positif du développement, alors l'existence d'un fort actionnariat salarié permettra de développer encore plus la qualité du service.

3e exemple. Le soi est un individu.

Partons d'un couple. Le fait de se plaire et donc d'aller vers la personne pour laquelle on ressent une combinaison, harmonieuse, de raison et de sentiment répond au critère de conservation positive. Puis la possibilité de chercher à parfaire la relation en faisant en sorte que chaque pas de toute action soit pensé en vue de renforcer le développement permet de satisfaire au critère d'affinement positif. Le fait ensuite de diversifier les habitudes et les pratiques en programmant l'alternance des plages d'activités et de détentes au fil des travaux et des jours répond au critère de dispersion positive.

Enfin pour parfaire l'ensemble de ces dispositions il est nécessaire de choisir adéquatement les objectifs, les moyens, et les justifications et donc d'écarter tout ce qui semble aller à l'encontre du " bon " développement. Ce qui répond au critère de la dissolution positive. C'est-à-dire à ce procédé cognitif qui permet de renforcer positivement le déploiement du potentiel de chacun. Ce qui implique de développer les meilleures émotions et sentiments en écartant celles qui sont susceptibles d'accroître le côté négatif de la conservation de l'affinement et de la dispersion qui ne voit plus en autrui que ce qui a été dissous, autrui devenant le miroir de sa propre réflexion.

En conclusion, nous justifierons la mise au point d'une telle méthode d'estimation articulant diagnostic et proposition de solutions en sachant bien que la décision de l'action au quotidien ne cherche pas nécessairement à se valider par la seule explication analytique objective. Il va de soi que l'on s'appuie souvent sur des formes plus usuelles s'affichant par exemple dans telle référence prestigieuse, tel ou tel système de savoir. Seulement notre propos n'est pas d'opposer les phénomènes de croyance mais de souligner qu'au-delà des distinctions il existe un point commun, le point du développement humain qui peut être saisi le plus objectivement qui soit et peut servir comme critère ultime pour passer au crible l'action, y compris lorsqu'il s'agit de décisions politiques.

C'est là tout l'objectif de notre méthode d'estimation du soi exposée ici.

LSO. Avril 2001