Marre

Marre de tous ces beaux parleurs qui nous amènent le malheur,
qui vitriolent les mots, les pourrissent, virus du mensonge qui tue l’idée du mot, marre du violé.
Marre de moi qui y croit encore.
Marre d’en avoir marre...
Pourtant je n’en aurai jamais marre de toi.
Marre du monde facile, marre des mots faciles, des chemins faciles, des filles faciles, des sourires faciles.
Dis-lui toi que j’en ai marre de moi de ma paresse, de mon air fanfaron, toujours content de moi et jamais des autres, dis-lui toi que j’en ai marre de moi. Mais pas de toi.
Ou alors si.
Peut-être un jour j’en aurai marre de toi.
Quand tu te trahiras.
Quand tu froisseras l’image que j’ai constitué de toi.
Et ton film, fichu, se déroulera sans moi. Je ne pourrai jamais plus te mettre sur pause.
Pour t’admirer.
Te mettre sur pause.
Pose ! Pose moi. Avec toi. Ou j’en aurai marre de moi.
Défile ! Avec moi. Ou alors file... fil... sans fil... sans moi. Marre !
Cette mare est un désert. Tous les mots sont morts. Sauf un, peut-être. Sauf un. Ou deux.

LSO