La gravité supérieure du blasphème sur l'apostat
Voilà un exemple de blasphème : prétendre imposer aux humains une sentence supposée divine. Idem en Egypte, en Arabie Saoudite, en Algérie, en Iran, en Afghanistan, en Indonésie...En Israël lorsque Rabin fut tué par un juif.
Le fait que de plus en plus de soi-disants docteurs en théologie se targuent de parler "au nom de Dieu" en dit long sur leur outrecuidance blasphématoire, sûrs qu'ils sont de rester impunis.
Employons néanmoins le même code symbolique qu'eux pour bien se faire comprendre puisque le seul discours de la raison ne suffit pas : ne savent-ils donc pas tous qu'il n'est plus possible de traîner ainsi le nom de Dieu dans le sang humain versé par l'homme ? Dieu, dit La Bible, n'a pas tué Adam et Eve alors qu'ils lui avaient pourtant désobéi.
Comment se fait-il dans ce cas que des hommes prétendent savoir mieux que Dieu ce qu'il faut faire dire penser ? Comment ose-t-on tuer au nom de Dieu alors que lui-même ne l'a pas fait ? L'homme a été laissé libre, libre d'obéir ou de défier. Nul ne peut se lever contre son semblable, le mot de Dieu à la bouche : ces gens iront tout droit en enfer d'après le Livre qu'ils disent vénérer pourtant.
Il fut une époque où de tels gens auraient été immédiatement bastonnés et mis au pilori.
Certes certains trouvent un subterfuge en justifiant le meurtre par le fait que Mahomet aurait tué lui aussi. Mais Mahomet n'est pas Dieu. Il est humain. Et, humain, il a pu se tromper en croyant que Dieu lui donnait l'ordre de tuer : ce qui est impossible.
De même pour les Juifs lorsqu'il est dit que Dieu leur donne le pouvoir sur la Palestine en tuant tous ceux qui s'y opposeraient : c'est faux, Dieu n'a pu dire une chose aussi inhumaine. Aussi les Juifs doivent accepter que leurs frères par Ismaël vivent à côté d'eux et donc il faut, s'ils croient en Dieu, qu'ils leur facilitent les choses au lieu d'entraver aujourd'hui leur économie par exemple, jouant dans ce cas le jeu des parjures osant se réclamer du Plus haut pour mieux le trahir.
Les parjures se réclamant de la Bible et du Coran sont dans une conception horizontale et fermée de l'accès à Dieu : un point zéro annoncerait la Révélation et voudrait s'étendre au bout de l'Univers coûte que coûte. Certains chrétiens d'autrefois avaient fait la même erreur. Or Christ avait pourtant apporté la Bonne Nouvelle suivante : le Temps est Vertical : l'Accès au Ciel est permanent, sans début ni fin, sans entrave ni contrainte. Coeur à coeur. Intimité et liberté. Rendez à César...
Quant à l'apostat, nul ne peut décider que tel ou tel ne peut pas changer de religion. C'est encore une fois faire preuve de blasphème. Ce n'est pas parce que l'on prétend être la dernière religion que l'on a le droit de parjure.
On pourrait d'ailleurs renverser la sentence : les Berbères étaient par exemple chrétiens sous Rome. ST Augustin en est l'illustration, parmi d'autres, aussi illustres. Dans ces conditions tous ceux qui ont embrassé depuis une autre religion devraient être immédiatement envoyés en enfer.
Aussi ceux qui désirent revenir dans la religion de leurs ancêtres peuvent le faire sans crainte. Aucun pseudo "docteur" n'a le droit de leur interdire quoi que ce soit. Il existe par exemple une église catholique d'Algérie. Personne ne peut empêcher les algériens de revenir à la religion de leurs ancêtres s'ils le veulent.
Les Berbères étaient chrétiens bien avant les Francs. La France a replantée des graines dans un sol qui les avait déjà nourries.
Un tel langage employant le code symbolique du religieux peut choquer le rationaliste intégriste ou du réseau Voltaire. Mais au risque de paraître illuminé, il s'agit seulement de signifier qu'il existe des niveaux de discours et de vérités que le seul rappel aux Droits de l'Homme ne suffit pas à rassasier. Certaines questions ne peuvent être abordées qu'ainsi dans le code adéquat.
Il faut donc savoir parler autrement : également. Du moins dans la mesure de son possible. Mais le discours religieux doit aussi apprendre à respecter les lois des hommes distinctes de celles de Dieu, surtout lorsqu'il se maintient par des pratiques si sanguinaires ou si obtues qu'elles contrecarrent plutôt qu'elles n'accompagnent les évolutions historiques du phénomène humain.