Bush et l'école

Il faudra bien observer l'expérience de Bush en matière d'école. C'est là que se jouera une part de son mandat.

On peut bien entendu gloser à perdre haleine et même à juste titre sur le Bush partisan de la peine de mort, sur le Bush anti-avortement, bref,le Bush "réac" etc... Mais faut-il jeter le bébé "W" avec l'eau du bain "ultralibérale" ?

Bush prétend, selon le Monde (du 31/1/2OOO1), promouvoir des "vouchers" à savoir des "chèques éducation qui devraient permettre aux élèves d'écoles défavorisées d'être scolarisées dans le privé ".

Ou est-donc la difficulté ici ? Puisque les critères dits de "gauche" mais en fait venant tout droit des "Lumières" à savoir la démocratisation de l'enseignement, la lutte pour une formation de la conscience aussi large que possible, sont respectés, voire même renforcés.

En effet il est dit explicitement que ce sont les élèves allant dans des écoles défavorisées qui seraient aidés financièrement afin d'entrer dans des écoles privées. Et ce dans le but évident de forcer les écoles dont ils sont issus de s'améliorer.

Ainsi, et comme il a été démontré à plusieurs reprises (en particulier dans cet excellent livre intitulé "L'axiomatique de l'inégalité des chances " éditions l'Harmattan, coll Logiques sociales, 2000, en particulier le chapitre 1) le problème n'est pas d'alléger à outrance les programmes, d'interdire le redoublement, de mettre les mauvais avec les bons, mais d'aider les élèves ayant en effet un environnement culturel moindre à acquérir les meilleurs profs, les meilleures méthodes de travail.

Pour cela il faut sans doute un peu forcer les choses puisque rarement la réforme émane des choses mêmes qui préfèrent suivre le principe de moindre action. Une mise en concurrence avec clause de sauvegarde et une instance indépendante de régulation qui veillerait à la qualité des enseignements et au caractère national des diplômes, voilà ce qui nous aiderait bien en France. Et en plus cela va plus loin que la politique de Bush !

Attendons donc un peu avant de lui jeter la première pierre, non ? Nous en reparlerons. Et ce déjà à propos de la violence à l'école.

LSO. Le 1 février 2000.