La fascination Sur une hypothèse cosmologique

L'univers serait donc passé " d'une taille microscopique à celle d'un pamplemousse " lit-on dans un article du journal le Monde de Jean-François Augereau, jusqu'à atteindre la taille toujours en expansion que l'on lui connaît aujourd'hui. Une hypothèse qui m'est chère peut expliquer ce phénomène extraordinaire et par la même occasion révéler où se cache la majeure partie de l'Univers puisque la partie visible ne représente que 20% de la matière globale.

Si nous avions un microscope électronique géant devant les yeux nous verrions que l'air, tout ce qui nous entoure, nous mêmes, sommes composés de milliards de particules. Comment les maintenir dense, compact ? Par la force de gravitation. C'est elle qui permet la perpétuation d'une telle consistance. Reprenons le pamplemousse. Donc il s'agrandit, s'élargit, mais reste pamplemousse, l'univers est courbe, il maintient ainsi une cohésion. D'où vient cette force ? Du mouvement d'élargissement lui-même. Il est à la fois centripète et centrifuge. Il s'étend et maintient à distance les éléments mêmes de cette extension. Car autrement, si tout était compact et à proximité aucun mouvement interne et donc aucune autonomie, aucune différentiation, aucune vie, déjà terrestre, ne serait possible.

On pourrait dire, peut-être, que dans ce cas chaque particule qui nous compose a besoin de son double en énergie qui la maintient dense. Ce double peut être une étoile. Ce qui veut dire qu'un combiné de particules, une molécule, devient une galaxie, un ensemble d'étoiles. Les atomes venant des vents cosmiques seraient des liens hypertextes entre ces particules qui nous composent et leurs doubles s'étendant en myriades d'étoiles formant les innombrables galaxies.

Un corps de soixante mille milliards de cellules comme le nôtre, elles-mêmes, composés de trilliards d'atomes, a besoin d'une énergie colossale pour le maintenir dense et trouve celle-là au sein de leurs doubles là-bas aux confins du pamplemousse vieux de quinze milliards d'années. Chaque corps qui naît, ne serait-ce qu'un brin d'herbe, une mitochondrie, auraient donc leur équivalent en myriades d'étoiles et de galaxies.

Un corps sur terre a besoin pour vivre de maintenir à distance ses atomes et de rester compact tout à la fois, il aurait donc son double en densité d'étoiles pour rester compact. Une réponse s'impose, massive et sûrement fausse mais qui plaît à l'esprit : c'est nous la masse manquante. Un corps sur terre, pèse en fait des tonnes lorsque l'on calcule la mesure non pas du point de vue de la pesanteur terrestre mais de l'expansion même.

Si en effet on considère que la matière est divisible à l'infini, qu'elle se transforme en énergie à une certaine vitesse, qu'elle se maintient dense grâce à la force de gravitation, il faut alors faire entrer celle-là dans le calcul du poids réel de nos corps. Dans chaque gramme, se collecte aussi la force qui le maintient compact, mais qui est liée à l'ensemble des étoiles. Un corps, soixante mille miliards de cellules, chaque cellule, des myriades d'étoiles, chaque corps une galaxie entière, six miliards d'humains, les milliards d'animaux et plantes, des galaxies par milliards de milliards...

Une autre réponse s'impose alors : si la vie, c'est-à-dire le mouvement s'auto-différenciant jusqu'à s'organiser dans ses acides et ses amines, grandit au fur et à mesure que son double s'accentue, alors une autre vie nécessiterait un autre univers. Mais celui-ci est le nôtre au sens fort du terme. Aussi si la Terre n'est pas le centre de la galaxie, c'est qu'il n'y a pas de centre puisque c'est la vie elle-même qui est le centre...et se maintient dense par l'expansion même qui la maintient et la porte vers l'infini.

Mais peut-être qu'au dedans des trous noirs, ces cimetières d'étoiles, existe-t-il des passages vers les autres univers des autres vies ? Peut-être. En tout cas, ici, dans notre pamplemousse, c'est de notre vie qu'il s'agit, du microbe au dinosaure en passant par la folie humaine de se croire quelque chose plutôt que rien et parfois de disjoncter en espérant être le tout alors que celui-là est toujours ailleurs et surtout dans l'expansion même qui en s'élargissant semble sourire, puis rire, de cette musique dont les notes crépitent en nous et forme lumière puis pensée.

C'est du moins ce que l'on peut toujours imaginer lorsque le rêve de vie se meut du big bang jusqu'à nous. Qui nous ? Nous, la Terre.