La sociologie infuse de M.de Villepin

Lorsque M. de Villepin, à une récente conférence, avance de nouveau l'idée que l'action en Irak ne fait qu'accentuer le terrorisme, il s'avère que c'est plutôt son raisonnement qui l'encourage. En effet, en voyant une telle division s'aggraver dans le camp démocratique, le moindre stratège du totalitarisme islamiste sait qu'il faut redoubler d'ardeur pour ranger de son côté les populations qu'il voudrait voir ployer sous ses cruelles morsures, et également les franges anti-américaines du camp démocratique venant de la gauche, de la droite, et de l'extrême droite nationaliste.

Car contrairement à ce que croit M.de Villepin et avec lui beaucoup de prétendus "experts", les dirigeants du totalitarisme islamiste ne se sont pas vus souffler leur motivation par les USA et le libéralisme. Ce n'est pas une réaction de la misère contre l'opulence éhontée. Raisonner encore de la sorte c'est continuer à véhiculer une anthropologie colonialiste et paternaliste à base de dégénérescence pseudoroussauiste qui voit uniquement dans le non occidental le bon sauvage dont les mauvais penchants sont seulement ceux apportés par le méchant blanc.

Que M.de Villepin et avec lui l'actuel président de la république française ne voient pas que le totalitarisme islamiste reste une tentative désespérée de refuser la modernité démocratique, alimentée par les impasses grandissantes de la dérive militaro-mafieuse de l'arabo-socialisme, que cette cécité s'accentue y compris lorsque la preuve par mille a été apportée sur un plateau par un Arafat et son jeu de massacre qui aujourd'hui tente d'exciter les israéliens pour que son expulsion alimente la haine anti-juive au niveau mondial, cette politique aveugle en dit long sur le manque global de clairvoyance des actuels dirigeants français.

Cela ne serait pas si grave, surtout en période de déclin, si cette position ne renforçait pas la conviction des stratèges islamistes d'arracher une espèce de légitimation à leur "combat" en l'auréolant non seulement d'"exception culturelle", mais de résistance contre l'ultralibéralisme. La jonction que nous voyons opérer sous nos yeux entre certains altermondialistes et certains islamistes ne fait que renforcer ceux-ci dans leur idée qu'un autre monde est possible dans lequel la démocratie, la liberté de penser et d'entreprendre seraient contrôlées par l'instance politico-religieuse au pouvoir.

Qu'il y ait lieu de critiquer les manques et les excès de la modernité démocratique, bien sûr, qu'il y ait lieu de ne pas être d'accord avec ses alliés et de le dire, oui encore, mais de là à accentuer les divisions en propageant des contre-vérités, en avançant des analyses qui ne résistent pas à deux secondes d'analyses sérieuses, c'est, encore une fois, faire le jeu de l'ennemi, mettre de l'huile sur le feu, accentuer le déclin en élargissant son impact à la sphère intellectuelle.

Qui peut croire un seul instant à la persistance du "génie" français en écoutant de telles inepties ?

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