Le "plan de paix de Genève" ou l'illusion

Une seule question : Le Hamas, le Djihad, et les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa , sont-ils tous trois co-signataires du plan dit de Genève ? Réponse : non. Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont jamais admis l'existence d'Israël. Or qu'est-ce que cela veut dire concrètement ? En admettant que ce plan soit officialisé, il y est explicitement inscrit que les groupes hostiles à la paix doivent être désarmés.

Qui va le faire ?

Certainement pas M. Arafat puisqu'il interdit à M. Ahmed Qoreï de nommer le ministre de l'intérieur qui aurait les 17 services de sécurité (17!) sous son seul commandement. Pourquoi ? Est-ce vraiment la dernière lubie d'un leader incapable de s'occuper des gommes et des crayons ? Est-ce seulement une affaire de sous ? N'est-ce pas plutôt qu'il existe un accord secret entre M. Arafat et les islamistes stipulant que chacun fait ce que bon lui semble du moment qu'il n'interfère pas dans les affaires de l'autre ?

Admettons que cela soit des supputations gratuites. Peut-on néanmoins admettre qu'il existe dans un futur Etat palestinien un autre Etat palestinien lui aussi et qui n'aurait de comptes à rendre à personne ? Les signataires de l'accord écartent cette objection en supputant que l'effet d'entraînement suite à l'accord créera une telle dynamique qu'il sera impossible pour ces groupes de poursuivre leur stratégie. Et puis la Communauté internationale veillera au grain avec ses Casques Bleus.

Tout cela n'est qu'illusion. Les accords d'Oslo était une vraie dynamique dans ce sens là et pourtant il n'y a pas eu d'effet d'entraînement mais une exacerbation du conflit, comme jamais. Et puis de deux choses l'une : si ces groupes islamistes sont de vrais mouvements de masse comme on se plait à le dire à Paris, pourquoi accepteraient-ils un plan qui va précisément contre leurs intérêts? Et qui, encore une fois, les désarmerait ?...Qui? Certainement pas M.Arafat, semble-t-il...

Quant à l'Onu...Il suffit d'observer ses difficultés en Afghanistan, et son retrait total en Irak pour soupeser son peu de poids en la matière et ce même si la France acceptait de s'en charger. Pourquoi ? Parce que même si cette dernière apparaît auprès des groupes islamistes comme un allié objectif contre les USA et Israël, à terme, la France ne peut que contrarier leurs plans, ils s'en prendront donc à elle aussi lorsqu'ils arriveront à faire admettre à l'ensemble des palestiniens qu'il n'y a pas d'autre issue que le combat sans merci parce que l'islamisme comme le communisme n'existe que par et dans la guerre. Totale.

De plus, en agissant à partir d'un Etat, il sera difficile à Israël d'engager un droit de poursuite, surtout lorsque des Casques Bleus l'en empêcheront. Cette objection est certes connue, elle mérite néanmoins d'être rappelée.

Venons au plan lui-même.

Rêvons un peu puisqu'il s’en présente encore un à cet étrange concours Lépine qu'est devenue l'épine proche-orientale. S'agissant des colonies: pourquoi ne pas discuter plutôt sur le fait qu'elles aient le statut de Principautés payant l'impôt foncier à l'Etat palestinien, (en supposant bien entendu que les groupes islamistes et arafatiens aient été désarmés...) ? Ce qui impliquerait de ne pas chercher à créer des exodes après presque 40 ans d'installations, mais de considérer les colons comme des immigrants à même d'apporter un plus à la terre de Palestine. Pourquoi les en chasser ?

S'agissant des dits exilés, une Commission internationale composée de personnes au-dessus de tout soupçon déterminera le problème non seulement pour les palestiniens mais aussi pour les juifs sommés de quitter certains pays arabes et musulmans, tout en soupesant la responsabilité de ces mêmes pays dans l'injonction faite aux palestiniens, en 1948, de quitter leurs terres afin de refuser de vivre sous juridiction israélienne. Après avoir fait les comptes, un Fond pourrait être créé, excluant en même temps tout droit au retour.

Quant à Jérusalem, j'ai toujours pensé qu'il fallait en faire une ville ouverte, excluant de ce fait qu'elle soit la capitale des deux États. Tel Aviv comme capitale d'Israël d'aujourd'hui et non d'il y a cinq mille ans. Il reste aux palestiniens de s'édifier une capitale avec l'aide d'architectes de renom. Rêvons encore un peu: un marché commun pourrait à terme se créer, des entreprises conjointes se constitueraient...

Arrêtons-là, voulez-vous, parce que le fait seul de parler ainsi en viendrait à laisser croire que l'avenir démocratique de la région est une option partagée par toutes les parties alors qu'elle représente au contraire, pour certaines d'entre-elles en particulier, par exemple les groupes islamistes et ultra-orthodoxes juifs, l'ennemi même, ce par quoi ils existent, ou le refus, total, systématique, frénétique, de ce qui peut ressembler à la démocratie puisque celle-ci n'est pas autre chose que la liberté de penser et la liberté d'entreprendre, deux mamelles qu'ils ne sauraient voir.

Que l'on cesse donc de jouer les faiseurs de paix alors que Tartuffe (doublé par Ubu) règnent. Qu'ils soient déboulonnés d'abord.

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