Irak, mode d'emploi,(en attendant la Corée du Nord)

J'aimerais juste vous transcrire ce petit article trouvé dans le Newsweek du 23 décembre 2002 (signé Colin Soloway):

Welcome Wagon? (Bienvenue dans la galère ?)

"As the United States gears up for a possible invasion of Iraq, the global media have been quick to provide polls showing almost universal opposition to war.

Comme les USA s'activent en vue d'une invasion possible de l'Irak, les médias internationaux ont été prompts pour fournir à profusion des sondages montrant une opposition pratiquement universelle à la guerre.

We know how The Saudis, Russians, French, Germans, Britons, Kuwaitis and Turks feel -and almost everybody's against it. Eveybody that is, except the Iraqis.

Nous savons comment les saoudiens, russes, français, allemands, britanniques, kowaïtis et turcs le ressentent et pratiquement tous ceux qui sont contre. Tout le monde, à l'exception des irakiens.

In a report realised early this month, International Crisis Group, a Brussels-based think tank, found that most Iraqis interviewed support the idea of an invasion, as well as U.S. occupation during the transition to a post-Saddam government.

Dans un rapport réalisé au début de ce mois, International Crisis Group, un cercle de réflexion basé à Bruxelles, a observé que la plupart des irakiens interrogés approuvaient aussi bien l'idée d'une invasion qu'une occupation américaine durant la phase transitoire.

Irakis have had it with more than decade of impoverishment, isolation and fear, says the study's researcher, who asked not to be named. " I found very few people who were against American intervention," the researcher says.

Les irakiens ont été plongés dans l'appauvrissement, la crainte et l'isolation durant toute une décennie, a déclaré le chercheur de l'étude -qui n'a pas voulu être nommé. "J'ai rencontré très peu de personnes qui étaient contre l'intervention américaine," a indiqué le chercheur.

Over three weeks in September and October, she spoke to Iraqis without government "minders" present, and found them surprisingly open and willing to talk, even in public places like beauty parlors. "People are depressed, exhausted. They can't take it anymore," she says.

Durant trois semaines en septembre et octobre, elle a parlé avec des irakiens sans la présence de gardes chioumes gouvernementaux et les a trouvé particulièrement ouverts, désireux de témoigner, y compris dans des endroits publics comme les salons de beauté. " Les gens sont déprimés, exténués. Ils n'en peuvent plus," dit-elle.

Her interviews found that most opposed to U.S. intervention enjoyed privileges under the current regime, or feared Americans would call for an uprising against Saddam, then abandon it (as in the aftermath of the Kuwait war in 1991).

Ses entretiens montrent que les plus opposés à l'intervention américaine sont ceux qui ont bénéficié de privilèges sous le régime actuel, ou alors ceux qui craignent que les américains les incitent à se soulever contre Saddam, puis les abandonnent (comme ce fut le cas durant la guerre du Koweit en 1997).

They also found that american occupation is seen by many as preferable to an "imported" regime, or a violent scramble for power, given the hostility and fear that many people feel toward the Iraqui opposition in exile.

Ces entretiens soulignent également que l'occupation américaine est vu pour beaucoup comme bien plus préférable à un régime "importé", ou à un affrontement féroce et sans issue pour le pouvoir. Ce qui explique l'hostilité et la crainte ressenti par beaucoup envers l'opposition irakienne en exil.

A young Bagdhad architect summarizes the majority opinion: "We do not particularly want a U.S. military strike, but we do want a political change. We have nothing to lose, and it cannot be any worse than our current condition."

Un jeune architecte de Bagdad résume l'opinion majoritaire: "nous ne voulons pas spécialement de l'intervention militaire américaine, mais nous voulons vraiment un changement politique. Nous n'avons rien à perdre, et cela ne peut pas être pire que notre situation actuelle."

No comment, non ? A croire que les belles âmes veulent le bonheur des irakiens, malgré eux, en leur nom, tout en ayant l'hypocrisie ou, plus exactement, la franchise d'avouer que lorsqu'elles crient contre la guerre en agitant " Pas en mon nom" cela veut dire : n'allez pas soulager la misère du peuple irakien en mon nom; alors que, moi, belle âme, je vais manifester au nom de ce même peuple qui préfère pourtant ce que je ne veux pas pour lui...

Chassez l'ethnocentrisme par la porte...


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