Loft Story, suite et fin

Certains jeunes éléments des sociétés techno-urbaines préfèrent s'imbiber de comportements venant d'autres jeunes un peu plus vieux,plutôt que ceux venant de leur propres parents qu'ils peuvent trop trouver"ringard" parce qu'ils sont hors champ. Voilà ce qu'il serait aussi possible de lire dans le feu engouement du Loft.

Mais ce qui se jouait était cependant moins semble-t-il une ingurgitation de modèles à vif, qu'une charcuterie symbolique coagulant les imaginaires en fuite. Comment "Steeve"allait-il se tenir ? Sait-il que des millions d'haletants recroquevillés sont sous la toile et sont en quête d'un geste, d'un rien, quête du temps mort, lorsque les corps soufflent et le disent entre-eux dans des confidences d'entre-deux figures ?

Comment tuer le temps qui passe ? Comment s'en faire un costume à la mode ? Chaque instant est un vêtement de lumière, dis-lui, toi, que je t'aime ; c'est cette ambivalence, animale, de l'attraction qui met au défi la répulsion : celle des regards de cinq heures du mat lorsque le monde se refait devant les visages défaits, les espoirs vident leur sac,s'échangent des conseils des scoubidous des roudoudous tous ces trucs aspirines, sparadraps, rustine sur ta cervelle,tu fais comment toi si je te plaque ?...N'oublie pas de fermer la porte de mon coeur en sortant.

Loft comme miroir. Clone invisible des parents pouvant enfin voir leurs enfants de l'intérieur. Condensé des couvertures de magazines, double de notre désir mis à l'ombre, il vient s'afficher sur l'écran adolescent à la recherche de points de comparaison. D'une cabine d'essayage, salle de casting, le ventre plat vaut au moins bac+5, sinon plus, surtout dans les tv en papier que sont certains journaux à scandales.