Les « sans papiers » et la « baisse des charges »

Les deux problèmes ne sont pas si éloignés l’un de l’autre malgré l’apparence.
S’agissant tout d’abord des « sans papiers » je suggère qu’ils soient régularisés à une condition (car il en existe toujours au moins une n’en déplaise aux idéologues) : qu’ils s’engagent par écrit à prendre la nationalité française d’ici dix ans, tout en sachant qu’à la moindre condamnation avant cette date l’expulsion sera automatique.

Cette disposition implique en fait que tout possesseur d’une carte de séjour se voit indiqué cette situation. Elle implique évidemment qu’un débat au Parlement puisse se tenir dans les plus brefs délais pour en statuer légalement. Par ailleurs il va de soi également qu’un vaste débat doit s’enclencher sur le développement des pays d’immigration ou plutôt sur les écueils qui les empêchent d’y arriver.

Cette position et l’ensemble de ses dispositions pourraient surprendre certains, mais il faut bien se rendre à l’évidence : d’une part les « sans papiers » deviennent de plus en plus un état de fait qu’un éventuel retour par avion n’arrêtera pas. Par ailleurs il faut se servir de cette occasion pour renforcer la nation française puisque même une politique nataliste forte ne pourra guère contrebalancer le vieillissement de la population.

Mais pour que l'immigration soit une chance pour la France et non une souffrance, il faut de la croissance. Or il est nécessaire pour ce faire que l’un de ses facteurs, à savoir la baisse des coûts et précisément « la baisse des charges sociales » puisse voir le jour. Je suggère à cet effet que la part patronale soit divisée en trois : une part disparaît, une seconde est reversée à un fonds complémentaire de solidarité inter-entreprises, une troisième est reversée au salarié lui-même avec obligation cependant de prendre une assurance maladie, une retraite et une assurance chômage.

Mais qu’en serait-il du financement de la SS, des retraites, de l’Assedic tels que nous les connaissons aujourd’hui dans ce cas ? Concernant la SS, celle-ci ouvrirait la gestion de ses organismes, hôpitaux, dispensaires, et de ses remboursements divers, de telle sorte que la diminution financière soit compensée par l’apport effectué par d’autres structures -telles que les assurances- auxquelles les salariés, directement, ou collectivement souscriraient. Mais ceux-là peuvent tout autant continuer à cotiser directement à l’actuelle SS. Tandis que celle-ci devra ouvrir ses modes de gestion au regard de ses nouveaux partenaires, et aussi à celui d’une instance indépendante de régulation publique qui veillerait à la bonne marche de l’ensemble.

Ainsi une concurrence au bénéfice du salarié peut voir le jour en France puisque tout changement de statut ne doit pas se faire au détriment de la qualité des prestations. Néanmoins rien n’empêche qu’au niveau international la SS et les assurances puissent s’allier pour atteindre la masse critique nécessaire afin de présenter des prestations concurrentielles qui pourraient par ailleurs s’effectuer en France même.

Le même mécanisme peut être proposé pour les retraites et l’assurance chômage : le salarié est libre de s’affilier à l’organisme de son choix, mais l’Etat veille à ce que ces structures collaborent de concert en faisant par exemple «travailler» ensemble l’argent des retraites. Ou en proposant, ensemble, des formations et des emplois lorsqu’il s’agit de l’assurance chômage.


Ce ne sont que des suggestions qu’il faudrait bien entendu approfondir.