Heures supplémentaires, 35 h, création d’emplois et Code du Travail

La « peur » des syndicats vis à vis des heures supplémentaires se comprend si certains patrons s’en servent comme prétexte pour forcer leurs employés à travailler alors qu’ils ne le désireraient pas. C’est une objection pertinente.
Il se peut en effet que des chefs d’entreprise, face à des situations tendues, ne préfèrent pas embaucher, même temporairement, et poussent plutôt certains de leurs employés à travailler plus, payés en heures supplémentaires.

Néanmoins les choses ne sont pas aussi simples que veuillent bien le dire les syndicats. Il s’avère par exemple que certains employés désirent bel et bien des heures supplémentaires. Il semble d’ailleurs que les socialistes aient aussi perdu leur électorat populaire à cause de cela puisque dans beaucoup d’entreprises les employés qui acceptaient de signer des avenants à leur contrat stipulant 35 heures étaient payés 35 heures !… Ce qui amputait la paye non seulement de 3 heures mais de bien plus, puisque au dessus d’un numerus d’heures supplémentaires annuelles plus rien n’était plus possible.
De plus, en renégociant ainsi à coup d’avenant, certains patrons gardaient pour eux les 3 heures que l’Etat, ou plutôt la Sécurité Sociale, leur avait donné pour les aider.
Or les syndicats ne disent pas grand chose là-dessus tant ils sont plutôt obsédés à ce que les patrons payent 39 heures pour 35 heures, ce qui n’est pas très viable économiquement. Pourquoi pas 32 ou 28 payé 39 tant que l’on y est ? C’est absurde. Le combat de certains syndicats va pourtant dans cette direction et il bascule de plus en plus dans l’aberration.
On peut certes rétorquer qu’avec le nouveau volume d’heures supplémentaires certains patrons ne voudront pas régler les heures qui séparent 35 à 39 et ne commenceront à payer en heures sup qu’à partir de 39. Le danger n’est pas quelconque.

Mais dans ce cas une solution pourrait être avancée qui rendrait également beaucoup de services sur l’ensemble du problème des 35 heures. Il serait possible d’empêcher que quelqu’un soit mal payé en heures sup, ou que l’on force quelqu’un à travailler plus qu’il ne le désire en renforçant le Code du travail sur deux plans : d’une part en augmentant le nombre d’inspecteurs du travail. D’autre part en faisant en sorte que les délais des recours aux Prud’Hommes soient réduits au maximum. Il n’est en effet pas rare de voir une affaire assez simple durer quatre ans, ce qui n’est pas acceptable.

Au départ l’idée sous tendant les 35 heures visait à augmenter le volume d’emploi par le partage du travail. Cette idée en apparence logique voire généreuse n’est cependant pas viable économiquement, surtout en l’état. Déjà parce que son caractère obligatoire freine tous ceux qui désirent travailler plus. Ensuite parce qu’il est préférable d’augmenter la taille du gâteau, surtout s’il y a plus de convives. Ce qui implique de mettre à plat le problème des charges. Ce qui implique aussi d’innover, de s’allier, bref, de faire en sorte qu’il existe un plus gros volume d’affaires. Et cela concerne tout autant le service public.

Celui-là se plaint en effet de son manque d’effectifs lorsque la fameuse « RTT» fait son apparition et fauche des escouades entières au détour d’emplois du temps mal phagocytés.
Qu’il s’agisse de l’hôpital, des musées, de la justice, par exemple.

À cela une solution pourrait être conçue. Prenons l’hôpital. Pourquoi ne serait-il pas possible qu’à l’instar d’un espace commercial des officines médicales, médicinales, s’installent plutôt à l’hôpital qu’en cabinet de ville ? L’hôpital fonctionnerait comme avant mais louerait également son espace aux kinés, diététiciens, psys, qui débutent, ce qui apporterait de l’argent pour embaucher et ainsi pallier aux aléas occurrents aux 35 heures. A terme, l'hôpital deviendrait autonome, rendrait des comptes, a posteriori, à l’instance de régulation, ouvrirait enfin sa structure à d’autres acteurs.

Pour les musées, il s’agirait par exemple de permettre que s’installent bien plus d’expositions en rapport avec ce que désire voir le public. De même pour les transports. Le ferroutage ne se fera pas tout seul, financièrement.
Il est donc nécessaire de faire entrer d’autres acteurs, du moins si le cahier des charges est respecté et validé par une instance indépendante.

Pourquoi faire entrer de nouveaux acteurs ? Pour avoir plus de moyens. Ainsi pour la justice, il faudrait concevoir que la seule possibilité de réduire les énormes délais d’attente serait de recruter rapidement et fortement. Mais avec quel argent ? Celui que procurerait une réforme en profondeur de l’Etat, ne serait-ce que les milliards gaspillés, ainsi qu’une dynamisation du marché basée sur les encouragements à l’innovation, la refonte des charges, de telle sorte que les entreprises dégageraient plus de bénéfices, et donc plus d’impôts.

Car le problème est là. Ce n’est qu’en donnant plus d’espace aux divers acteurs en présence que l’on pourra refaire démarrer la machine économique, ce qui amènera plus d’argent dans les caisses publiques, et donc permettra de payer plus d’inspecteurs et de juges, mais aussi plus de formateurs, d’infirmiers, de transports, et donc à terme plus d’emplois.