'Pestilences"

La décomposition accélérée de la galaxie léniniste et jacobine française dans l'anti-globalisation en paquet de huit se transforme en super nova, en trous noirs expulsant ses électrons fanatiques, envieux, aigris, par spasmes périodiques dans les nouveaux salons d'illettrés.
En tête de gondole de leurs formules magiques : le libéralisme est la cause de tous les maux. Le supprimer résoudra, définitivement, tous les problèmes. Et : la distinction entre l'Etat et la nation est la source du mal. Revenir à l'Etat-Soleil est la seule issue.

Leur grosse machine pour guillotiner l'objectivité qui objecterait quelques observations marche également à l'intégrisme du coup facile : Mac Do, Pare, Corse, et compagnie. Tout un attirail bruyant, prétentieux, peuplé de sentences faciles sur les inégalités. La place de la France. Tout le tralala sur la perte de prestige. La souffrance.

Alors qu'en agissant dans le refus pur et simple, obscurantiste et totalitaire, ils en accélèrent et en aggravent la trame.

Leurs cris démoniaques contre les riches, les mondialistes, signifient en fait seulement qu'ils envient leur aura.

Et pourtant ces adeptes du subversif, radical ou nationaliste, de luxe, ne sont pas à plaindre. Bien au chaud en Occident, ils ânonnent les principes de l'Egalité alors qu'ils sont plus ego que tout le monde. Ils font mine d'être proche de la Liberté mais le sont au sens de rollings stones erratiques hurlant que la leur n'est possible qu'au détriment de celle des autres. Tout en soldant dans les salons à la mode une Fraternité à la carte faite de frugalité pour les autres et d'excès remboursés par la CMU pour eux-mêmes.

Dégoulinants de flagada divers, ils sont tous vides de la même façon. Bateaux fantômes, mêmes plus ivres, ils forment la Nouvelle Cour des Miracles Médiatiques. Le rien d'un journal (TV) du soir. Au gré des réunions de l'OMC et de l'UE.

Les adeptes de l'anti-globalisation sont des spectres non plus shakespeariens ou felliniens, mais farineux, grandiloquents, surtout lorsqu'ils agitent les chaînes aux boulets hypocrites de la mauvaise conscience. Pendant que les dictateurs et les affairistes en profitent pour se remplir les poches. Puisqu'en absence de règles, en absence d'accords, seule la jungle prévaut.

Mais toute cette putréfaction n'en a cure et prétend charrier une pseudo nouvelle radicalité qui prétend raser gratis demain ou un pseudo-patriotisme néo-étatiste qui confond Nation et Administration de celle-ci.
Leur argumentaire agite seulement de l'alcool frelaté. Une fausse absinthe suintant d'égos en dérive rêvant au parasitage parfait des deniers publics en déclenchant ici un slogan strident, là une morgue mondaine, qu'ils tentent de faire passer pour une distanciation critique ou gracile alors qu'il s'agit de tics et de grincements de machines en décomposition. De météorites morts s'effilochant en zigzag. Et voulant nous pousser telles des bêtes vers leur abattoir sans queue ni tête.

Etudions-en la litanie officielle
:

Premier et unique idiome au-delà des différences d'accents : Le monde (occidental) est (devenu) absurde, pervers, et le libéralisme mondialiste, globalisant, nous le montre en accéléré.
La société, libérale (et,ou) blanche, est par exemple affreuse. Mais son mouvement, son énergie, est si fascinant et aveuglant qu'il dégage une séduction folle s'emparant des objets et des humains. On peut identifier ce paradoxe à une sorte d'amazone fatale et dominatrice chevauchant au Pays de l'Horreur (économique, politique, esthétique) jonché de morts-vivants parfumés.

Centaure adulte (quoique…) ruisselant de cuir cruel. Telle est la séduction honnie au drôle de paradoxe :

Avec, d'un côté, le pouvoir sadique de la société libérale (et,ou) blanche, tissé d'émulations, de performances, contre lesquelles on lutte, au niveau politique. Et, de l'autre côté, la toison secrète de la marchandise utilisant à fond l'image érotique pour légitimer ces quêtes. Mais contre laquelle on jouit, au niveau libidinal, dans l'ombre, aveuglante, des studios tv, ou, ouatée, des antichambres aux lourdes tentures rouges encore gorgées d'Histoire.

Or il s'agit pour certains de stopper un tel paradoxe, d'en expier le suc. Pour d'autres de l'accélérer jusqu'à son éclatement.

Car ce qui est en cause pour tous ce n'est pas seulement la vilaine société, à la façon rousseauiste,( la société bourgeoise n'étant au fond qu'une sorte d'entéléchie négative concrète). Ce qui est monstrueux ou absurde pour certains de nos es-radicalités gauchisantes ou néonationalistes, c'est la racine de tout cela : la Raison devenue Science. Le libre arbitre. Le refus de la foi sans questions. La Nation prétendant réformer son Etat.

Pour d'autres c'est la Vie même, déjà horrible à la base parce qu'elle tue pour persister, elle mange par exemple des animaux, elle fait travailler les uns pour les autres.

La Raison est servile, elle ne fait qu'obéir.

Il faut la détruire et avec elle la société blanche, occidentale, libérale : CQFD, selon son appartenance extrême.

Mais il faut faire vite.

Sinon, livré à lui-même, l'Exclu, le Pauvre, le Peuple, traumatisé par un tel "habitus" va se mettre à désirer cette séduction sangsue.

A force, le Damné risque en effet de prendre goût au libre arbitre. Il va vouloir devenir maître de sa destinée. Or le maître, c'est le mètre. C'est la mesure. La propriété. Le capital au dessus de tout : le libéralisme mondialiste, à terme.

Il faut donc empêcher que chacun s'imagine être son propre arbitre et qu'il veuille prévoir les institutions en limitant les excès, en corrigeant les défauts.

Puisque en désirant des mesures qui l'aiderait à devenir ainsi son propre maître et même à le rendre plus prospère chacun risquerait de rendre inutile les sauveurs suprêmes qui vivent confortablement à nos crochets au sommet de l'Etat.

Mais comment empêcher chacun de comprendre qu'il n'a pas besoin de sauveurs suprêmes ?

Il faut, pour certains, détourner son questionnement en lui disant que la cause de sa dureté de vie c'est uniquement à cause de Bruxelles, l'Amérique...

Comment ?

Rien n'est plus simple : tant que l'Amérique n'est pas devenue le paradis sur Terre, il faudra systématiquement dénoncer, à la moindre proposition positive existante chez eux et que l'on pourrait importer, le fait qu'il y existe encore peine de mort et le manque de sécurité sociale pour tous. Le principe sera le suivant : vous voulez aider en Europe, dans le monde, les plus démunis en appliquant des mesures adéquates ? Convertissez d'abord les Américains.

Pareil pour Bruxelles : il est toujours plus facile d'accuser l'Europe que sa propre administration alors que les textes votés précisent bien les responsabilités de chacun, cela a même un nom : la subsidiarité.

Il faut aussi, pour d'autres, empêcher la soif de vivre, le vouloir trop. Ce Mal.

Comment ?

Le corps de chacun (chaque un) n'a pas à se penser individuellement, prélude à l'avoir capitaliste. Le moi, le soi, le je, sont des inventions factices. Les émotions, les instincts, les sentiments ne doivent plus avoir aucun lien ni opposition. Ils doivent seulement se comporter à la manière de billes. Le corps faisant office de sac, provisoire. Et le monde de butoir vers lequel on roule. Au hasard.

La vie en société, libérale, mondialiste, (choisissez selon l'obédience) doit donc plutôt devenir une sorte de bowling (où l'on s'élance soi-même tel un nain volontaire). Ou celui du renoncement : seule la gloire de (l'Etat et de) ses dépositaires est alors acceptable.

Le souffle de vie permis est uniquement l'accumulation mélancolique mettant à distance le monde paradoxal de la marchandise.

Ainsi, lorsque celui-ci surgit, avec sa séduction perverse qui force secrètement à en désirer ses spasmes objectaux, il faut que son charme cruel apparaîsse horrible, vulgaire, malgré la fascination qu'il excerce. Il faut le remplacer par son contraire : la nausée et l'autisme de la durée pure : pas d'objet mais la recherche du jet pur. Celui de l'éblouissement, du flash aveuglant, vertige donné par les drogues, les perversions, le fanatisme aussi qui voit l'âme n'être plus que lame, celle de la mort.

Pour empêcher chacun de s'occuper de soi et de limiter, corriger, par les institutions adéquates, ses propres excès et autres défauts, il faut donc l'empêcher de faire comme soi calfeutré bien au chaud en haut de l'Etat. Et l'orienter plutôt vers une fausse piste : celle de plutôt maudir la vie. D'en alléger le désir.

Mais il n'y a pas que les anti-globalisations anti-libéraux et néo-étatistes qui veulent nous empêcher de penser objectivement.

Il y a aussi les Planqués de la République.

Ces cyniques à l'état presque pur se recrutent à droite, à gauche également. Ils vivent bien à l'aise dans les marchés publics. Ils y volent. Et s'envolent ensuite.

Un peu à la façon de poids qui, en constance, (constance de planque) nieraient méticuleusement leur (pro)gramme anti corruption, vous allez voir ce que vous allez voir, affichant bien entendu le contraire, mais arrivant à se débarrasser des mauvaises impressions, les brûlant, les cassant, jusqu'à atteindre cette équivalence masse=énergie qui transforme la politique en pas vu pas pris.

Comment ?

Tant qu' un juge ne trouve pas la procédure adéquate, il suffira de nier. Jusqu'au vertige. Malgré les preuves. Innombrables.

Le vertige de la négation absolue agit comme réconciliation du principe de plaisir et du principe de réalité.

Comment ?

Réponse : par le mensonge programmé : plus il est gros, plus il passe, et plus le menteur doit y croire : tel le personnage de dessin animé marchant en haut du précipice sur une corde imaginaire. Il suffirait qu'il s'en rende compte pour tomber. Il ne peut donc que continuer à mentir.

Le mensonge existe donc je suis (et je m'essuie avec le monde).

Mais un tel déluge de mensonges crée en secret un étourdissement interne d'identité (où, qui, suis-je lorsque je ne mens pas). Il est possible de stopper une telle descente de flash en la coupant par une bonne herbe : la recherche de bouc émissaire : le "néolibéral", le"socialo-communiste".

Ainsi protégés les Planqués de la République peuvent continuer à répandre leur mensonge existentiel dans la cuvette publique, c'est-à-dire l'Etat, et de préférence, l'éducation, la culture, les cabinets... divers. Sans oublier les intestins que sont les rouages de l'art, du cinéma, de l'édition et des médias, afin de profiter tout de même des quelques roulements de sourires jetés à la piétaille des vampires.

En résumé, vous avez donc une sorte de yin yang avec le radical anti-globalisation ou le nationaliste anti-mondialiste en position négative, et le pilleur légalisé de République en position positive.

Ils s'interpénètrent pour atteindre une sorte de vide, de zéro, en effet. Degré zéro. Non pas de l'écriture, celle-ci se porte bien, merci, mais du froid. Encéphalogramme plat.

Il est temps de décevoir le développement éhonté de cette morgue.


LSO