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De l'émancipation à l'affinement

ou la méthode oligomorphe

Introduction

Cette méthode est dite oligomorphe parce qu’elle utilise seulement un certain nombre (oligos) d’éléments, qui sont à la fois indispensable à l’édification de l’action et à la mesure du résultat ou forme atteinte (morphe).

Son originalité consiste également à édifier tout d’abord l’optimum de faisabilité de telle action et ensuite à observer si le résultat atteint correspond. Comment? En calculant l’écart (discrepancy) entre le résultat réel et ce qui aurait du être atteint selon l’optimal dégagé (et non pas en fonction d’objectifs fixés qui peuvent être irréalistes).

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Développement

Nous partirons de la formule suivante :

Plus l’entreprise, l'individu, l'institution, affinera ses interactions en interne et en externe, c’est-à-dire plus la structure considérée améliorera l’autonomie des éléments en jeu (personnel et machines, raisons et capacités), plus la dynamique de l’ensemble augmentera non seulement en puissance mais l'optimisera qualitativementsur le court, moyen, et long terme.

Les quatre fonctions permettant d’appliquer cette formule sont les suivantes :

- 1/ La conservation : elle comprend la pérennité d’une séquence articulant des objectifs et de moyens adéquats, (self consistency), qu’enveloppent les notions de motivation (ego involvement), et de plaisir (causality pleasure). Une interaction étroite existe entre les objectifs fixés, la motivation qui les dynamise, le plaisir d’en être la cause, l’ensemble activant en retour le désir de réaliser encore mieux les objectifs. On peut parler d’une inter-rétro-action.

- L’orientation positive/renforcée indique en moyenne un maximum où le moyen et le long terme dominent le court terme; elle sait aussi ménager, planifier, des ouvertures en vue de modifications multiformes permanentes.

- L’orientation négative/restrictive vise essentiellement à (se) maintenir envers et contre tout, non par survie, mais parce qu’il s’agit d’une stratégie dite de la terre brûlée qui évite par exemple toute ouverture, toute modification de la chaîne de commandement, toute réorganisation en profondeur : seul le court terme compte. Le tout est de savoir si ce manque de pérennité reste jouable, même sur le court terme, lorsque la situation locale et internationale devient tendue.

- 2/ L'affinement : elle tire le maximum de la conservation orientée positivement vers son optimum. Et plus un optimum est atteint plus le plaisir d’être cause accentue l’implication et la confiance entre soi et la structure considérée, ce qui ne peut pas ne pas avoir d’effet multiplicateur positif, surtout en période difficile puisque le degré d’opérabilité s’en trouve renforcée.

- L’orientation positive/renforcée délimite encore plus l’optimum du possible en faisant en sorte que l’ensemble des acteurs soit réellement partie prenante.

- L’orientation négative/restrictive tourne l’optimum et ses récompenses uniquement vers les détenteurs de pouvoir, de capital, en oubliant/négligeant les demandes symboliques et matérielles des détenteurs du travail et/ou les acteurs engagés dans les rouages ; ce qui restreint le plaisir d’être cause et peut fissurer la confiance indispensable (surtout en période de stagnation) pour redémarrer.

-3/ La dispersion : elle conjugue flux tendu et aménagement de la performativité et des phases de travail/repos suivant la nature de la demande.

- L’orientation positive/renforcée consiste à faire des aménagements judicieux articulant politique de développement et organisation de l’activité, y compris sous les angles de la formation.
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L’orientation négative/restrictive disperse sans cohérence l’investissement et l’action dans des effets à court terme ou de prestige.

-4/ La dissolution consiste à choisir parmi les possibles celui capable de réaliser l’optimal, ce qui implique de dissoudre ce qui ne sied pas.

- L’orientation positive/renforcée suspend le flux des supputations et prend ses responsabilités en temps et en heure.
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L’orientation négative/restrictive s’effectue dans l’urgence et l’improvisation, elle désorganise à terme la cohérence de l’ensemble.

Conclusion

Ces quatre fonctions sont à la fois nécessaires, spécifiques, corrélées de manière cohérente, et conflictuelles entre-elles, tout en pouvant «cohabiter» contradictoirement, du moins sur une période donnée.

Ainsi, il est possible d’être en affinement positif/renforcé, ici, (actifs, soutien au développement), en dissolution négative/restrictive, là, (dettes). Dans ce cas il faut intégrer deux critères logiques simples : absolu/relatif pour observer par exemple si l’affinement positif l’est absolument partout.

Ces quatre fonctions et leurs oscillations positives/négatives, absolues/relatives, forment l’étalon de mesure général qui permet d’évaluer, en même temps, la construction et le résultat de l’action en étudiant l’écart entre ce qu’il faudrait faire pour se développer durablement et ce qu’il existe effectivement.

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Bibliographie

- Joseph Nuttin, Théorie de la motivation humaine, PUF, 1980. Indispensable pour cerner les notions de self consistency, d’ego involvement, de causality pleasure, de discrepancy.
-
Maurice Reuchlin, Les différences individuelles dans le développement conatif de l’enfant, Paris, Puf, 199O, à propos des notions de tendance, de préférence; ce qui permet de saisir leurs caractères singuliers en les distinguant des influences historiquement situées.

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